
Les crises se suivent à un rythme effréné au point où nous vivons dans une crise perpétuelle.
Les crises nous interpellent, qu’on le veuille ou non, mais il semble que si on nous présente la même crise à chaque jour, on finit par ne plus entendre et ne plus voir la crise. Sans parler de ceux et celles qui nient carrément la crise. Coucou les complotistes!
Puisque l’attention générale est tournée vers les crises, nous vivons dans une société de gestion de crise. Quand une crise ou une catastrophe se présente, il faut agir immédiatement. Les gouvernements promettent de régler la crise, de répondre promptement au problème ou à la catastrophe. Puis, quand la poussière est retombée la semaine suivante, le problème disparaît comme par magie.
L’un des désavantages à cette société de gestion de crise est qu’il semble impensable de travailler à prévenir les crises, à éviter les crises avant qu’elles arrivent. L’hécatombe dans les CHSLD, l’incendie de la résidence du Havre de l’Isle-Verte et l’accident ferroviaire de Lac-Mégantic sont des tragédies qui auraient pu être évitées. Les lacunes et les risques étaient connus, mais les efforts et les ressources financières étaient concentrés sur la crise du jour. On éteint le feu du jour plutôt que d’ajouter des gicleurs.1
Le mot crise devient tellement porteur de sens que la suite logique est de nier l’existence de certaines crises quand on ne veut pas en faire une priorité. Crise du logement? Crise environnementale? Quelle crise?2 3
Pour ce qui est de la crise environnementale, nous sommes comme la grenouille de la fable4. Nous ne réalisons pas que la température de l’eau augmente dangereusement et que cela causera notre perte.
Pour le reste des crises, nous sommes comme un poulet sans tête, à courir partout, sans vision collective.

1https://cimtchau.ca/nouvelles/tragedie-de-lisle-verte-ce-qui-a-change-8-ans-plus-tard/
2https://www.tvanouvelles.ca/2022/02/03/nous-vivons-une-crise-du-logement-dans-la-provinc
3https://journalmetro.com/actualites/national/2636075/loyer-500-montreal-selon-francois-legault/