« Jamais peste ne fut si fatale, si horrible. » Edgar Allan Poe
Un conducteur de train de la Grand Trunk Railway, en provenance de Chicago entre à la gare Bonaventure. Au moment de descendre du train l’homme est fiévreux et il porte des masques et pustules rouges sur son visage, son torse, ses mains et ses bras. Il se présentera dans un hôpital protestant où dès son arrivée le médecin résident diagnostique la variole aussi appelée petite vérole, picote dans l’imagerie canadienne-française smallpox en anglais. Dans les quinze mois qui ont suivi l’arrivée du conducteur de train à Montréal, on comptera 5 664 morts dont plus de 2 500 seulement pour Montréal et plus de13 000 personnes défigurées. Neuf victimes sur dix sont des Canadiens français, la plupart des enfants. Un vaccin était disponible mais il provenait d’Angleterre et il était administré par des médecins anglophones souvent d’origine britannique, les Canadiens français s’en méfiaient. D’autant que les autorités ecclésiastiques affirmaient que seul Dieu pouvait décider de la mort ou de la survie. Donc, le vaccin était l’équivalent de se faire injecter le diable dans les veines. Ainsi, les médecins devaient être escortés par la force constabulaire sous peine [...]